Interview de M. Frédéric MION, Directeur de Sciences Po [en]

Suite à sa visite au Ghana fin 2018, découvrez notre entretien avec le directeur de Sciences Po, M. Frédéric Mion qui nous parle de son école de renom et de ses projets pour le Ghana et l’Afrique.

Portrait : M Frédéric MION - JPEG

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai la chance d’avoir connu Sciences Po d’abord en tant qu’étudiant, d’y avoir ensuite enseigné et même travaillé au début de ma carrière. Je suis donc logiquement très attaché à cette maison. Après plusieurs expériences au sein de l’administration (ministères de la Fonction publique et de l’Education nationale) et dans le secteur privé (cabinet d’avocats Allen & Overy et groupe Canal+), j’ai pris mes fonctions de directeur de Sciences Po en 2013. Ceci marque une nouvelle étape de mon engagement auprès de l’institution et je suis ravi d’y mener avec les équipes des réformes d’ampleur et décisives pour l’avenir de Sciences Po. Si je devais n’en retenir qu’une pour les besoins de notre entretien, je vous parlerais bien volontiers de « Campus 2022 ».

En 2022, Sciences Po fêtera son 150ème anniversaire. Nous souhaitons profiter de cette occasion pour donner un nouvel élan à notre institution. Cela se matérialisera notamment par la réorganisation de l’implantation de nos différents sites parisiens autour de l’Hôtel de l’Artillerie, acquis par Sciences Po en 2017 et qui ouvrira ses portes à la rentrée 2021.

Pouvez-vous présenter Sciences Po ?
Sciences Po est une université de recherche internationale, sélective, ouverte sur le monde, qui se place parmi les meilleures en sciences humaines et sociales. Sciences Po existe parce que son fondateur, Emile Boutmy, en 1872, a voulu créer de toutes pièces la formation qui manquait aux élites de l’époque. Près de cent cinquante ans plus tard, Sciences Po est devenue une université de rang international et forte de ses quelques 14 000 étudiants. Mais son projet éducatif et son projet scientifique demeurent animés par une ambition très forte : comprendre le monde pour le transformer. Pour comprendre le monde dans sa complexité, il faut multiplier les regards, raison pour laquelle nous croyons dans l’approche pluridisciplinaire de notre formation. Par ailleurs, le champ d’étude de nos étudiantes et de nos étudiants ne saurait être confiné aux frontières de l’hexagone. L’internationalisation du corps enseignant et étudiant, notre réseau d’universités partenaires, les événements et conférences que nous organisons font de Sciences Po un creuset de la diversité et de l’ouverture sur le monde.

Quels sont les échanges que votre école a avec les pays africains et en quoi un passage par Sciences Po peut aider la carrière de ces étudiants ?
Sciences Po anime aujourd’hui un réseau de 30 partenariats universitaires basés sur la réciprocité, répartis sur l’ensemble du continent africain et de ses zones linguistiques, du Maroc à l’Afrique du Sud en passant par le Ghana, le Sénégal ou encore le Kenya. De manière concrète, chaque année une cinquantaine de nos étudiants effectuent une année d’échange académique dans l’une de ces universités et nous accueillons en retour leurs étudiants à Sciences Po.
Venir étudier à Sciences Po, que ce soit pour un semestre d’échange ou pour un cursus diplômant, un choix fait par 120 étudiants africains chaque année au niveau du premier cycle et 150 étudiants au niveau du Master, représente une opportunité unique : une exposition internationale inédite - nous comptons plus de 150 nationalités sur nos campus -, la possibilité de suivre des cours dispensés par les meilleurs spécialistes dans l’ensemble du champ des sciences sociales, avec une approche pluridisciplinaire des grands enjeux de nos sociétés ainsi qu’une pédagogie originale alliant la théorie et la pratique.
En Afrique, sur un continent où les échanges commerciaux s’intensifient, où l’intégration régionale fait son chemin, la valeur ajoutée d’une formation à Sciences Po pour un jeune préparant son insertion professionnelle est réelle. Nos programmes couvrent un large spectre de compétences (politiques publiques, économie, relations internationales, finance, communication, etc.), recherchées tant dans le secteur privé que public et répondant aux enjeux contemporains du continent.
Par ailleurs, Sciences Po offre des cours en français et en anglais et donne la possibilité d’apprendre, de pratiquer et de se perfectionner dans une ou plusieurs des vingt-cinq langues proposées. Cette dimension trouve un écho particulier au Ghana, pays anglophone entouré de voisins francophones et qui a fait du rapprochement linguistique un vecteur de croissance.

M Mion en photos avec une professeur et des étudiants de Sciences Po en échange au Ghana (Accra, 2018) - JPEG

Pourriez-vous nous parler de vos projets au Ghana ?
Le Ghana constitue l’un des piliers de notre développement en Afrique anglophone. Notre coopération universitaire y est très dynamique : je rappelle que nous avons à l’heure actuelle quatre accords de partenariats dans le pays, avec University of Ghana, University of Cape Coast, Ghana Institute of Management and Public Administration et Ashesi University.
Les étudiants ghanéens qui sont intéressés par Sciences Po et souhaitent venir y étudier sont plus nombreux chaque année. C’est très positif mais nous souhaitons aller plus loin et approfondir encore davantage nos liens avec le Ghana. En cela, nous réfléchissons, avec nos partenaires locaux, à des possibilités de doubles-diplômes. Un beau projet pour l’avenir !

M Mion pris en photo avec l'ambassadeur de France au Ghana, S.E. Madame Anne Sophie Avé (Accra, 2018) - JPEG

Dernière modification : 10/01/2019

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